
29 Avr En Calédonie, la Journée du rein s’impose contre la maladie rénale
C’est à Bourail, commune de brousse de Nouvelle-Calédonie, que la Journée du rein 2025 s’est tenue le 3 avril. Rythmée, dense en animations, elle a permis à son promoteur, le Résir, de transmettre un message capital : la détection précoce d’un problème rénal évite de graves soucis de santé. L’événement dédié à la prévention de l’insuffisance rénale a rempli ses objectifs, grâce à l’implication du Résir et de ses partenaires, dont l’Atir. Félicitations !
Le Réseau de l’insuffisance rénale en Nouvelle-Calédonie (Résir) relaie la Journée mondiale du rein depuis 2008. En 2024, la crise politico-sociale l’a fait annuler. Aussi ses coordinatrices, l’épidémiologiste Noémie Baroux, les IDE Gratianne Iliou, Delphine Buttita et Josélita Castel, leur assistante administrative, étaient-elles pleines d’énergie cette année pour l’organiser. Cela, avec le soutien de la présidente du Résir, le Dr Caroline Mesguen, des adhérents du Réseau (dont l’hôpital public CHT et l’Atir) et de ses nombreux partenaires.
La santé des reins expliquée en brousse

La parole à monsieur le maire, Patrick Robelin, ce 3 avril 2025, lors de la Journée du rein à Bourail.
Les animations destinées au grand public se sont déroulées le jeudi 3 avril à la Maison des familles de Bourail, de 9h à 15h. Une première, que la mairie de la commune de brousse a accueillie à bras ouverts. « Le maire et deux collaborateurs de M. Gambey, membre du gouvernement en charge de la santé, étaient présents », relève Noémie Baroux.
Déjà la veille, pour entamer la Journée du rein, le Résir avait dispensé deux heures de formation sur l’insuffisance rénale chronique à une dizaine d’infirmiers libéraux et agents du centre médico-social de Bourail. Puis, en soirée, il avait proposé, au cinéma de Bourail, le documentaire Notre sang, produit par Canal+ Calédonie et Antoine Roulleau, ancien IDE de l’Atir[1]. Une trentaine de spectateurs, dont des dialysés et des professionnels de santé, y avaient assisté, heureux ensuite de prendre part au débat post-séance.
Dépistage gratuit et information extensive sur la maladie rénale
La Journée du rein offre traditionnellement au public un dépistage gratuit des pathologies qui peuvent mener à une maladie rénale, dont l’hypertension artérielle et le diabète. 61 personnes en ont profité le 3 avril, grâce aux IDE présents, aux bénévoles de l’Association des dialysés de Nouvelle-Calédonie (ADNC) et à l’entreprise CIPAC.
Par ailleurs, la Maison des familles bouraillaise offrait plusieurs pôles d’information sur l’insuffisance rénale et ses traitements. Ainsi, les visiteurs ont pu examiner des équipements de suppléance rénale – générateurs d’hémodialyse et machines de dialyse péritonéale. Ils ont bénéficié d’explications d’infirmiers sur leur fonctionnement. Par ailleurs, des infirmiers du CHT et de l’U2nc leur ont délivré des renseignements sur la greffe rénale et le don d’organes. Enfin, le public avait la possibilité de visionner, dans un coin cinéma, des témoignages de patients insuffisants rénaux.
Des animations ludiques pour sensibiliser à l’alimentation saine
Pour parfaire la sensibilisation à la maladie rénale lors de la Journée du rein, le Résir a traditionnellement recours à des ateliers et des jeux. L’association calédonienne des diététiciens (l’Ascadiet) a donc renouvelé, le 3 avril, son bingo de l’alimentation, qui, chaque année, attire les curieux grâce aux magnifiques paniers de fruits et légumes à gagner. C’est Charlène Guignet, diététicienne-nutritionniste partenaire de l’Atir et membre de l’Ascadiet, qui l’animait, ainsi qu’un atelier de cuisine thérapeutique.
Quand les néphrologues nous alertent
Caroline Mesguen, présidente du Résir et néphrologue de l’U2nc, était à Bourail. Elle a donc alerté le public et reçu en consultation les patients dépistés à risque. « La Nouvelle-Calédonie est un territoire très touché par la maladie rénale chronique : 2,5 habitants sur 1 000 sont concernés. En cette période de pénurie de soignants, notamment en brousse, le risque de la découvrir tardivement est accru. C’est pourquoi il vaut mieux se faire dépister précocement : une prise de sang et un échantillon d’urine suffisent. Ça permet d’identifier la cause de la maladie, la traiter, la ralentir. Et d’informer les autres membres de la famille qui peuvent en souffrir aussi… » Le Résir a, enfin, diffusé le message à une centaine d’élèves du lycée professionnel Saint François d’Assise de Bourail, où il est intervenu avec le CHT.
Les coordinatrices du Résir se réjouissent du bilan de cette Journée du rein 2025. « Il est très encourageant. Le public de brousse est venu, les médias étaient présents (Caledonia, NC La 1e…), des bénévoles, les commerçants de Bourail et nos partenaires s’étaient mobilisés… Tous ont permis que la journée se passe vraiment bien ! » Et l’information fait son chemin. Tant mieux car chaque année, plus de cent Calédoniens entrent en dialyse, dont 20 % n’avaient pas consulté de néphrologue l’année précédente.