Pourquoi l’Atir forme-t-elle ses infirmiers au « buttonhole » ?

Buttonhole Atir

Pourquoi l’Atir forme-t-elle ses infirmiers au « buttonhole » ?

Mi-mars 2022, grâce au savoir-faire de l’Aura Paris, quatre infirmiers de l’Atir ont bénéficié d’une formation à la technique de ponction dite du « buttonhole ». Ses unités de dialyse vont en effet y recourir de plus en plus. Pourquoi ?

C’est l’Aura Paris, association de dialyse renommée en France, qui a dispensé, du 15 au 25 mars, une formation au « buttonhole » à quatre infirmiers de l’Atir, Neriman, Marjorie, Catherine et Valentin. L’Aura Paris avait envoyé à Nouméa, capitale du bel archipel calédonien, l’une de ses infirmières en pratique avancée. Elle leur a enseigné cette technique de ponction très utilisée en Europe. « Notre éloignement géographique par rapport à l’Europe ne nous empêche pas de rester à la pointe du progrès médical », souligne Nicolas Darsaut, directeur général de l’Atir. « D’ailleurs deux de nos patients en hémodialyse, Antoine et Eugène, ont joué le jeu. Ils ont accepté de se laisser piquer pour la formation. Un grand merci à tous deux ! »

Après la théorie, la pratique du buttonhole

Les quatre infirmiers stagiaires de l’Atir ont appris le principe du buttonhole : on canule la fistule artério-veineuse du patient à l’aide d’aiguilles émoussées – c’est-à-dire que l’on pique toujours au même endroit, avec les mêmes angle et profondeur, pour créer dans la peau du patient un tunnel qui devient permanent après six à huit ponctions.

Pourquoi ce nom « buttonhole » ?

Le nom « buttonhole » vient du petit bouton de peau que l’on soulève ensuite pour ponctionner en glissant simplement une aiguille émoussée dans la canule. Le patient peut le faire lui-même. Ainsi, la ponction est rapide, normalement sans douleur, le temps de compression est moins long à la fin de l’acte. Autre avantage qui intéresse l’Atir : la technique diminue le taux d’échec de ponction, la formation d’hématomes et le risque d’anévrisme. Elle augmente la durée de vie de la fistule artério-veineuse.

L’Atir souhaite recourir au buttonhole pour offrir de l’autonomie à ses patients, en particulier à domicile. Il soulagera aussi ses infirmiers du stress de la ponction. Le buttonhole est d’un grand secours pour les dialysés à la surface de ponction réduite, à la fistule compliquée, pour ceux allergiques aux anesthésiques locaux. Enfin, la technique montre peu d’inconvénients : l’infirmier veillera à respecter rigoureusement les protocoles d’asepsie pour éviter l’infection de l’abord vasculaire.

Le buttonhole bientôt généralisé à l’Atir

« Les quatre stagiaires sont désormais nos référents buttonhole », indique Anne Auvray, cadre de soins de l’Atir. Anne a supervisé la formation et organisera la généralisation de la pratique du buttonhole dans les unités de l’Atir. « Ils initieront à leur tour leurs collègues. Nous sommes en train d’informer les patients et de dresser la liste de ceux qui consentent à ce type de ponction. » Que retenir d’autre de ce pas de progrès ? « L’importance, pour les équipes soignantes, de rester vigilantes lorsque le patient se pique lui-même. »