
11 Sep Coûte que coûte, le Résir se bat contre la maladie rénale
Si, en 2024, les émeutes ont fait fléchir l’activité du Réseau de l’insuffisance rénale en Nouvelle-Calédonie (Résir), l’association s’est néanmoins adaptée au contexte tendu. Elle a ainsi poursuivi sa mission de prévention de la maladie rénale chronique. Son bilan, dressé en assemblée générale le 29 avril, vient le souligner.
Le Résir, qui compte l’Atir, l’U2nc et le CHT (hôpital public de Nouvelle-Calédonie) parmi ses adhérents, a renouvelé son conseil d’administration, le 29 avril, lors de son assemblée générale annuelle. Le docteur Caroline Mesguen (néphrologue de l’U2nc), en a ainsi transmis la présidence au docteur Tiphaine Roger (CHT) pour deux ans.
Surtout, l’assemblée a tiré son bilan 2024. La crise politique et sociale vécue à Nouméa en milieu d’année a contraint le Résir à adapter sa méthode de travail. Ainsi, pour ses trois collaboratrices d’alors – l’épidémiologiste Noémie Baroux, l’IDE Gratianne Iliou et leur assistante administrative, Josélita Castel –, le télétravail a prévalu un temps.
Plus de 200 dépistages malgré tout
Le réseau, aujourd’hui acteur de premier plan dans la formation des professionnels de santé calédoniens, a également dû réduire le nombre de ses interventions. Il a notamment annulé certaines opérations de prévention, dont la Journée du rein annuelle.
Cependant, en 2024, l’association est parvenue à former 112 personnes, salariés des opérateurs de dialyse et élèves infirmiers (contre 160 en 2023). Elle a aussi réalisé plus de 200 dépistages, du diabète et de l’hypertension artérielle. Cela, lors d’événements organisés par ses partenaires, comme les associations de patients, dans des lieux publics.
L’information de la population reste une priorité
Coûte que coûte, le Résir a fait en sorte de poursuivre l’information des Calédoniens sur la maladie rénale chronique (MRC). « Nous avons tenu quelques web cafés et organisé la diffusion du documentaire Notre Sang, auprès des patients et professionnels, indique Noémie Baroux. Nous avons aussi finalisé des études. Par exemple, sur la prévalence de la maladie rénale chronique. Sur la perception de la consultation diététique chez les patients dialysés, également. Nous participons, par ailleurs, à la cohorte Genkyst, qui vise à améliorer les connaissances sur la polykystose rénale en Nouvelle-Calédonie. »
Des études épidémiologiques précieuses contre la MRC
Le Résir est chargé d’intégrer au registre REIN de l’agence de la biomédecine nationale les données des patients de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. Celles-ci sont précieuses tant pour les opérateurs de dialyse que pour les autorités sanitaires. À cet effet, il mène des études épidémiologiques, comme celle sur l’insuffisance rénale chronique traitée en Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna en 2024, présentée lors de l’AG annuelle.
Quel programme pour 2025 et 2026 ?

Noémie Baroux et Delphine Buttita, coordinatrices du Résir, en face de leur assistante, Josélita Castel.
Renforcée par l’IDE de l’U2nc Delphine Buttitta, l’équipe de coordinatrices du Résir poursuivra, en 2025-2026, son travail de sensibilisation. Au programme : dépistages lors de la Journée du rein ; actions communes avec des partenaires dans les centres médico-sociaux des communes, les établissements scolaires, les mairies ; promotion du don d’organes dans le pays.
« Nous voulons également former davantage les professionnels de santé hors néphrologie aux généralités de la MRC et renouer avec les soirées médicales pour les soignants », soulignent Noémie Baroux.
Bien sûr, le Résir valorisera les données épidémiologiques produites. Et, il voudrait éditer une bande-dessinée qui raconterait l’histoire de la prise en charge de la MRC en Nouvelle-Calédonie. A suivre !